Photo de manif. Sur une vitre sticker du Printemps du Care collée. Dans le reflet on voit des flammes et une personne faire le signe V de la victoire.
Crédit : @palice jékowski Instagram.

Nous étions dans les rues hier.
Nous y étions parce que rien n’a changé depuis que nous avons commencé à alerter.
Nous y étions parce qu’en dépit de notre persévérance, de notre grande patience, aucune autre réponse que le mépris ne nous a été faite.
Nous y étions parce que d’un confinement à un autre, de mesures sanitaires décousues, ou plutôt cousues de fil blanc sur leur objectif inavoué, nous ne voyons aucune mesure constructive prise par ce gouvernement en dérive totale.
Ni sur la situation des professionnel.les de la santé, ni sur l’état de l’hôpital, ni sur celle des travailleurs et travailleuses, ni sur celle des professions les plus exposé.es, ni même sur celles moins exposées, ni sur la jeunesse étudiante, ni pour les précaires, les chômeur.euses, ni sur la situation de nos quartiers populaires, toujours plus brimé.es.
Nous ne voyons rien changer.
Sauf une chose, l’accumulation de mesures toujours plus répressives les unes que les autres.
Nous voyons des journalistes se faire voler leur liberté d’informer.
Nous voyons des enfants se faire interpeller violemment.
Nous voyons des manifestant.es blessé.es dans leur chair.
Nous voyons des personnes se faire dépouiller, verbaliser, par un état qui a dépassé les frontières de la conscience, toute honte bue.
Nous voyons des gens basculer dans la pauvreté, pendant que le gouvernement décide d’appliquer des mesures pour faire payer le fait de se faire soigner.
Nous voyons des soignant.es réprimé.es devant leurs hôpitaux, pour simplement avoir exprimé leur désarroi et leurs revendications légitimes.
Nous voyons tout cela et nous ne pourrons pas fermer les yeux.
Nous sommes Farida, nous sommes brancardiers, éboueurs, caissier.es, aide-soignant.es, chômeur.ses, étudiant.es …
Nous sommes toutes celles et ceux qui luttent pour leur vie, pour leur survie, pour que ce monde reprenne des couleurs de dignité.
Nous sommes cela et nous en sommes fièr.es.
Ces flammes qui symbolisent la colère, nous ne les renierons pas, ainsi que l’ébullition populaire, symbole de la résistance.
Nous laisserons à d’autres la responsabilité de cliver, en condamnant.
Nous ce que nous voyons, c’est le cri du peuple qui souffre et qui lutte pour rester vivant.
Pour toutes ces raisons, nous étions dans les rues hier, et nous y retournerons autant de fois que nécessaire pour gagner.