⚡️Si les soignant.e.s sont maltraité.e.s, imaginez celles et ceux qui sont encore en étude !⚡️
Les étudiant.e.s infirmières ont vu leur droit à étudier bafoué depuis un an. Puisque nous sommes en étude, l’Etat considère que les étudiant.e.s ne travaillent pas et n’ont donc pas à percevoir un salaire. D’ailleurs c’est tout l’inverse… puisque c’est même à nous de payer pour étudier.
Une année d’études en soin infirmier se divise en deux types de temps : l’enseignement théorique, que ce soit en cours puis en révision chez soi, et l’apprentissage dans la pratique des savoirs théoriquement transmis en amont. A tout cela s’ajoute le mémoire de fin d’étude, en 3ème année.
Aujourd’hui, aucun de ces enseignements n’est respecté. Les cours se font sporadiquement sur Zoom, ou tout simplement par l’envoie de fiche de cours faute d’enseignants, quand les cours ne sont pas annulés.
Pire, il y a quelques semaines on apprenait que la formation de 2ème année des étudiant.e infirmier.e de toute la région PACA était suspendue, pour pousser les étudiant.e.s à s’engager encore plus comme renfort, en tant qu’aide-soignante ! La poursuite des études est gravement menacée, et celles et ceux qui peuvent espérer aller jusqu’au bout risquent d’obtenir un diplôme incomplet, faute de savoirs exhaustifs. Les étudiant.e.s et leurs futurs patient.e.s subissent les mauvais traitements d’un Etat qui les méprise, et qui ne respecte pas le statut d’étudiant.e infirmier.e.
Et puis il n’y a pas que le savoir théorique, encore faut il pouvoir pratiquer les gestes de soin appris. Déjà, les lieux de stage ne correspondent pas aux attentes dut à la formation. Au lieu de stages dans des établissement aux publics et aux soin divers, les étudiant.e se retrouvent réquisitionné là où le manque de moyen et de personnel se fait ressentir en ces temps de covid-19. Du fait d’un gros manque de personnel, on se retrouve plus souvent aide soignante qu’étudiante infirmière.
Au lieu d’étudier, on pallie au manque d’effectif et ne pratiquons que des gestes techniques ou du travail administratif. Alors oui on apprend de nouvelles choses : le stress de devoir gérer tout un service d’EPHAD seule, les heures supplémentaires imposées de fait, le calvaire administratif…. mais à aucun moment nous n’apprenons à prodiguer de nouveaux soins.
Et tout cela, sans être payé bien sûr ! L’Etat profite de la législation qui encadre le statut de stagiaire pour considérer ces semaines de travail d’aide soignante comme un temps d’apprentissage. On est simplement « indemnisé », ainsi pour une semaine de 35h on gagne 50€ par semaine quand on est en 3ème année, 38€ quand on est en 2ème, et 28€ en 1ère année. Cela ne couvre même pas les frais de transport et le repas lors de la pause. Alors oui on a eu une prime lors de la 1ère vague, ça on en a bien entendu parler, mais cela n’a été que le premier mois ! Il n’y a plus eu de rentrée d’argent depuis, ni lors de la 1ère vague ni pendant la 2ème vague actuelle. Pourtant les chambres de réanimation sont toujours pleines, et nous on continue toujours à courir dans tous les sens pour pallier à la crise et au manque de personnel.
Quand on a un avant-goût tel de la considération des soignant.e.s, qui voudrait faire ce travail ? Nous avons choisi de nous engager dans des études d’infirmier.e.s car nous avons le souci d’autrui, et que nous désirons être utile à la société. Mais les soignant.e.s démissionnent de plus en plus tôt, et désormais c’est dès les études que l’on nous violente et nous méprise.
Ce n’est certainement pas un gouvernement incapable et les politiques néolibérales de destruction de nos services qui va nous faire renoncer, par contre on ne va pas se laisser faire. Nous exigeons être rémunéré comme aide soignante quand nous le sommes dans nos stages, avoir les cours que nous avons PAYÉ et qui sont nécessaires à un bon exercice de notre métier, que l’Etat cesse d’empiéter sur nos études pour masquer son incompétence criante, et bien sûr que nos futurs collègues aient ENFIN des moyens matériels et un salaire à la hauteur de la dureté et de la nécessité de leur travail.
Rendez-vous le 10 décembre, sur le parvis de la gare Montparnasse (Paris) à 13H, pour défendre les droits des étudiant.e.s en soin infirmier !