🏥 2019-2023 : le bilan 🏥
Billet d’humeur de la semaine de Christophe Prudhomme :
« 2019-2023 : le bilan
En 2019, un mouvement avait mobilisĂ© les services d’urgences puis s’était Ă©tendu Ă tout l’hĂ´pital public. Les revendications portaient sur trois questions : des effectifs supplĂ©mentaires, des augmentations de salaires et l’arrĂŞt des fermetures de lits et de services. Les consĂ©quences des dysfonctionnements des services d’urgences avaient dĂ©jĂ Ă©tĂ© pointĂ©es par la communautĂ© mĂ©dicale sur la base d’études scientifiques validĂ©es, indiquant que le retard Ă l’hospitalisation des patients restant sur des brancards dans les services d’urgences pouvait ĂŞtre Ă l’origine d’une surmortalitĂ© de 10 % tous patients confondus et pouvait atteindre 30 % pour les patients nĂ©cessitant des soins intensifs. La gravitĂ© de la situation et la nĂ©cessitĂ© de corrections urgentes Ă©tait donc connue et nous n’avions pas besoin d’études rĂ©alisĂ©es par des cabinets d’audit, tels McKinsey. Toute l’annĂ©e 2019, le gouvernement est restĂ© sourd aux demandes des hospitaliers soutenus très largement par la population. Puis la crise COVID est arrivĂ©e et a mis en Ă©vidence de manière brutale la situation de tension du système hospitalier, manquant de matĂ©riel, de mĂ©dicaments et surtout de lits. Le personnel s’est mobilisĂ© sans grand soutien des autoritĂ©s qui n’avaient Ă leur offrir que des « remerciements ». Dès la fin de la pĂ©riode COVID, hormis les quelques mesures du fameux SĂ©gur de la santĂ© ne permettant mĂŞme pas de rattraper les pertes de rĂ©munĂ©ration liĂ©es au blocage des salaires depuis 2010, la mĂŞme politique de restrictions budgĂ©taires s’est remise en place. En ce qui concerne les effectifs, la situation s’est aggravĂ©e avec la catastrophe de Parcoursup pour les Ă©coles professionnelles de santĂ©, se traduisant par une explosion du taux d’abandon et d’échec, notamment dans la filière infirmière. Face Ă la dĂ©gradation des conditions de travail et l’absence d’espoir d’une amĂ©lioration, les dĂ©missions et les abandons du mĂ©tier se sont accĂ©lĂ©rĂ©s avec un constat catastrophique : 200 000 infirmier·e·s en âge de travailler ont abandonnĂ© le mĂ©tier. En ce qui concerne les rĂ©munĂ©rations, nous ne pouvons que constater que l’utilitĂ© sociale des mĂ©tiers essentiels du monde la santĂ© n’est pas prise en compte avec des salaires très en-dessous de la moyenne de ce qui existe pour d’autres professions Ă mĂŞme niveau d’études et sans la pĂ©nibilitĂ© liĂ©e aux horaires dĂ©calĂ©s, ainsi qu’au travail de nuit, les week-ends et les jours fĂ©riĂ©s. Enfin, en ce qui concerne les lits, d’annĂ©e en annĂ©e nous constatons la poursuite des fermetures avec un bilan pour E. Macron qui se monte maintenant Ă plus de 20 000 lits supprimĂ©s. Le bilan aujourd’hui est sans appel : alors que ces dernières annĂ©es, les difficultĂ©s, notamment dans les services d’urgences, ne concernaient que quelques hĂ´pitaux, cette annĂ©e c’est la quasi-totalitĂ© d’entre eux qui est en situation de rupture. Les consĂ©quences sont Ă©galement connues, ce sont ce que les mĂ©decins appellent des morts Ă©vitables. Les responsables sont identifiĂ©s : E. Macron et ses diffĂ©rents ministres de la SantĂ©.Â
Dr Christophe Prudhomme »
NDLR : La fin de la pĂ©riode Covid Ă©voquĂ©e par Christophe Prudhomme concerne probablement la pĂ©riode initiale avec les confinements. On prĂ©fère prĂ©ciser pour ne pas laisser d’ambiguĂŻtĂ© sur le fait que le virus, mĂŞme s’il tue beaucoup moins, est toujours lĂ , hĂ©las, et a des consĂ©quences sur la santĂ©, notamment en termes de Covid-longs.
#HostoKO
#DuFricPourLHopitalPublic
#MacronDemission