Aides à domicile, « Nous ne voulons plus être invisibles » !
Dans le Loir-et-Cher, les aides à domicile de l’ADMR ( aides à domicile du milieu rural ) sont en grève illimitée depuis le 21 décembre 2020, pour obtenir des revalorisations salariales légitimes.
Après une intervention ( encore inutile ) d’Olivier Véran, qui avait reconnu en octobre 2020 que les aides à domicile sont « des travailleurs pauvres », métier, exercé très majoritairement par des femmes, « sous-valorisé, sous-reconnu »…on aurait pu espérer des actes concrets, mais non.
Face à la surdité (sélective) gouvernementale, elles n’ont donc eu d’autre choix que de sortir dans la rue en ce froid début d’année 2021.
On vous explique ce qui s’est passé :
En octobre 2020, l’Assemblée nationale avait voté une enveloppe totale de 350 millions afin d’augmenter les salaires des aides à domicile qui interviennent chez des personnes âgées ou handicapées :
- 150 millions à partir d’avril 2021,
- 200 millions à partir de 2022.
Il s’agit là d’un cofinancement avec les conseils départementaux :
Cette enveloppe débloquée par l’Etat doit financer une partie de la revalorisation salariale, l’autre partie restant à la charge des départements qui acceptent d’entrer dans cette démarche. Il en a été de même pour la prime Covid, et « sur 101 départements, 83 ont accepté son versement ».
Pas pour tout le monde, car les revalorisations de salaire concernées sont celles prévues par les avenants 43 et 44 négociés à une convention collective, ne concerne que le milieu associatif.
Le secteur public, et l’emploi direct par des particuliers en sont exclus.
Le risque est que si certains départements décident de ne pas fournir l’aide financière correspondante, cette mesure pourrait mettre en péril certaines associations, au profit du secteur privé lucratif qui continue à se développer, maintenant une politique salariale au rabais.
» Nous sommes payées 10,25 euros brut de l’heure. On demande 12 euros nets. Ce n’est pas énorme. Et une indemnité kilométrique de 50 centimes au lieu de 35 centimes », rappelle Ana Fernandes, responsable CGT ADMR 41 et aides à domicile.
Nous, Bas les Masques, soutenons ce mouvement de grève qui met une fois de plus en évidence le rôle d’un de ces métiers essentiels oubliés.
Les aides à domicile sont essentielles, les ministres irresponsables non.