🤿Demandez le dernier protocole sanitaire !🤿
Demandez le dernier protocole sanitaire, vente flash avant la prochaine mouture demain matin. Le monde entier nous l’envie car jusqu’ici il a permis de laisser les écoles ouvertes, à défaut de ralentir l’épidémie. Plié en trois, il marche aussi très bien pour caler les tables bancales. Que nous a concocté Blanquer cette fois-ci ? De rendre possible l’application des protocoles précédents ? Spoiler alert : que nenni !
Le ministre a déclaré que dans les départements concernés par le confinement, uniquement, « nous fermerons dorénavant chaque classe au premier cas de contamination ». Euh, c’était pas déjà le cas ? Si mais non, enfin, ça été ça mais devant l’augmentation des contaminations, on est revenus à 3 cas. Logique…
Les protocoles covid à l’école se succèdent depuis la reprise au printemps dernier, ce qui prouve leur efficacité. Blanquer n’en démord pas et le ministre de la santé le soutient «Avec le ministre de l’Education, Jean-Michel Blanquer, nous travaillons à des protocoles renforcés. Nous réalisons aussi des campagnes de dépistage et nous fermons des classes et des écoles». Mensonges sur le dépistage ! Après un an d’épidémie l’Éducation Nationale commence tout juste à mettre en place péniblement 200 000 tests par semaine pour 12 millions d’élèves. Et les fermetures des établissements c’est pour quand ? Non parce que là, c’est l’hécatombe !
Hier matin, à St Denis, où tous les membres d’une équipe enseignante étaient arrêtés, soit pour avoir contracté le virus, soit pour être cas contacts, l’inspection a refusé de fermer l’école et a envoyé pour accueillir les élèves 2 remplaçants, sans doute enlevés dans une autre école quand on sait la pénurie de remplaçant.es en temps normal et d’autant plus dans le contexte actuel, . Difficile de croire que le protocole ait été respecté quand 2 enseignants s’occupent des élèves de 5 classes… Par ailleurs, quand on déshabille Paul pour habiller Pierre, Paul ne peut plus non plus respecter le protocole !
A Drancy, dans un lycée où le taux d’incidence s’élève à 2500 pour 100000 (7500 pour les professeurs), où 20 parents d’élèves sont décédés de la COVID, les personnels se sont vu refuser la fermeture de l’établissement qu’ils demandaient face au manque de moyens pour respecter le protocole sanitaire. Ils en sont arrivés à faire valoir leur droit de retrait mardi 23 mars et attendent toujours la réponse de leur hiérarchie.
Nous pourrions ainsi évoquer des centaines de cas. Le déni du ministre ne nous leurre pas sur le fait évident que, même relooké chaque jeudi, le protocole n’est pas tenable.
Une grande partie des enseignant.es dénonce « l’omerta » depuis décembre et l’augmentation exponentielle des contaminé.es ces derniers jours aggrave la connerie exponentielle de la réponse ministérielle. Ainsi, la DASEN (directrice académique) de la Haute-Garonne demandait dans une lettre datée d’hier « d’éviter » « d’écrire » « que les classes sont fermées parce que les enseignants ne sont pas remplacés », mais de plutôt inviter « oralement » les familles à garder leur enfant quand elles le peuvent. Les enfants seront sinon accueillis et « répartis le plus intelligemment possible dans les classes, dans le respect du protocole sanitaire ». Rire ou pleurer, on hésite. Pour étayer leur propos, ils auraient pu ajouter, « faisant ainsi passer les effectifs de 32 à 37 ou idéalement à 38 ».
Outre l’aspect sanitaire, le foutage de gueule, la maltraitance du personnel et le mépris pour les familles qui doivent selon Blanquer se réjouir du maintien de la scolarisation de leur enfant au regard de laquelle le risque de tomber malade n’est rien, c’est encore l’exploitation que nous dénonçons. Car bien évidemment, quand la situation se tend, on commence par serrer la vis des personnels enseignants titulaires puis on reporte des responsabilités sur les agents de service municipaux qui, comme dans l’école de Saint-Denis par exemple, restent les seuls à connaitre l’école et les élèves, quand l’école reste ouverte avec uniquement des remplaçant.es.
Enfin, on fait appel aux variables d’ajustement que sont les contractuels. Comme s’il ne suffisait pas que ces précaires soient déjà parachutés dans les classes sans formation et sans aide. Sans compter que Blanquer ne dévie pas un seul instant de la direction « droit dans le mur » qu’il donne à l’école puisque de nouvelles suppressions de postes sont prévues pour la rentrée prochaine. On voit à quel point la réussite scolaire est au cœur de ces préoccupations.
Messieurs les ministres, votre gestion est responsable de la crise que nous connaissons mais comme votre Président vous êtes bien trop butés pour le reconnaitre. « Si l’erreur n’est pas un crime, l’entêtement peut le devenir ». Nous n’oublierons pas !