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VIDAL SE SOUCIE-T-ELLE DES ETUDIANT.ES ? (Spoil : non)

Castex a fait ses annonces lundi mais encore une fois rien sur les universités… Vidal, la ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, a pris la parole à son tour mais pour dire des âneries avec un air de paon comme à son habitude.

Les étudiant.es vont devoir subir le flou artistique légendaire en matière de politique sanitaire, à la rentrée de janvier, synonyme de partiels.
Et si certain.es feront des cours en présentiel, mais des partiels en distanciel, comme à l’Université d’Aix-Marseille, aucun dispositif n’est prévu pour beaucoup d’autres, qui retourneront tout simplement à la fac pour les examens, alors qu’une vague massive due au variant Omicron, est en train de déferler.

Rentrée étudiante par temps de Covid

Tentons de réfléchir à la situation délicate des étudiant.es en ces temps dévastateurs de crise sanitaire.
Il y a deux choses à prendre en considération : les effets dévastateurs de l’enseignement à distance ( 1 ) et la nécessité sanitaire (2).

2) Dans un monde idéal, l’université se serait dotée de capteurs de CO2 et de systèmes d’aération au moins pour les amphis et salles sans fenêtres. Elle aurait installé des préfabriqués pour dédoubler les enseignements en TD.
Ça veut dire qu’il faudrait consacrer beaucoup d’argent à la formation de nos jeunes. Un truc de dingue quoi. De l’argent trouvé où ? Ben chez les 1% d’en haut, sur l’échelle capitaliste… (que ça ferait descendre d’un petit barreau mais de toute façon s’ils continuent comme ça ils feront tomber l’échelle).
A minima, puisqu’ils ne veulent pas embêter les riches, prévoir pour la reprise imminente un système de dédoublement, où les étudiant.es viendraient une semaine sur deux, permettrait de limiter les dégâts.

Soyons clairs, les enseignant.es n’ont vu passer aucun mail, qu’il provienne de l’institution, des syndicats ou de quelconque coordination qui évoque la question. 
Et non, contrairement à ce que déclare Frédérique Vidal, les établissements n’ont rien « mis en place pour que tout se passe le mieux possible » et sa responsabilité est grande dans cette affaire. 

Examens à distance et éthique

Fliquer les examens quitte à ce que les jeunes se contaminent tous dans les amphis, car mieux vaut un cluster qu’une grosse triche générale, telle semble être la ligne du gouvernement et de sa représentante, F. Vidal.
Il existe deux sortes d’examens :  les « devoirs sur table » qui sont passés dans un centre d’examen et des devoirs à rendre, faits à la maison. Ces derniers ne sont pas forcément plus faciles. Il serait fort possible de faire des examens pour évaluer le degré de maîtrise des étudiant.es sans forcément faire des devoirs sur table en présentiel donc. Bien sûr cela demande de l’anticipation, et c’est peut-être plus ou moins difficile à mettre en place suivant les disciplines. 
Enfin, il est possible que certain.es enseignant.es se posent la question de proposer des partiels à distance mais qu’iels craignent que leur président.e ou la ministre n’en profite pour repasser au distanciel pour les cours.

Mais parlons de la « triche » puisque manifestement c’est un élément, avec les problèmes de connexion, qui a été avancé pour éliminer cette modalité, au détriment de la santé des étudiant·es.
Bien entendu, il reste possible que l’explosion de cas dans les jours à venir, oblige le ministère, dos au mur, à revenir en arrière sur cette disposition.
Mais la triche c’est quoi ? Quelqu’un.e qui cherche des réponses sur internet, dans ses notes de cours ou un bouquin ? Mais tant mieux ! Cette compétence est indispensable à acquérir ! Quelqu’un.e qui fait le devoir à la place d’un.e étudiant.e ? La faute à qui ? Au système qui met l’accent sur la compétition et la réussite au détriment de l’épanouissement, qui hiérarchise les formations provoquant des orientations guidées par la peur de ne pas trouver de boulot plutôt que par la curiosité et la recherche de plaisir.
Si on accompagnait autrement les élèves dès l’école, iels n’auraient même plus l’idée de frauder. Si pour un.e jeune, les évaluations et examens ça sert juste à avoir de bonnes notes pour avoir un diplôme et se donner une chance de trouver du travail à la sortie, pourquoi ne pas frauder ? Clairement, souvent on pourrait demander aux étudiant·es de licence de monter des projets plutôt que de leur faire passer des examens qui n’ont aucun sens. 

Donc au lieu de ces solutions, la ministre annonce que les cas contacts vaccinés pourront venir s’entasser dans les amphis avec tou.tes les étudiant.es, vacciné.es ou pas. Mais que fait-elle quand elle n’est pas dans les studios radio ou les plateaux télé ? L’Unef de Paris 1 annonce qu’iels ont fait un sondage pour connaître les taux de contamination : sur 5000 réponses, 850 cas positifs et 2250 cas contacts…. A chacun son utopie hein… Nous on veut prendre soin pendant que d’autres veulent faire comme si de rien n’était.
Raisonnablement, le confinement de deux semaines en prolongement des vacances semble le seul moyen de casser la courbe. Au pied du mur certes, comme toujours…

Nous condamnons ce traitement de la jeunesse qui subit depuis deux ans les confinements, les couvre-feux, les restrictions qui font passer les jeunes pour des irresponsables ne pensant qu’à se débaucher. Pour les étudiant.es la ministre a mis près de neuf mois avant de bien vouloir considérer la précarité dans laquelle iels ont été plongé.es et les aides ont été interrompues alors que beaucoup n’avaient pas repris pied. #VidalTAsPasCentBallesToiAussi?