| | |

Milice de l’Éducation Nationale en roue libre

Communiqué du Lycée Alfred Nobel - Clichy-sous-Bois (93) :

Lycée Alfred Nobel
20 allée de Gagny
93 390 Clichy-sous-Bois
Clichy-sous-Bois le 13 février 2023
Les enseignant-e-s du LPO Alfred Nobel,
leurs élu-e-s et les sections SNES, CGT, SUD éducation et SNALC
Monsieur Daniel Auverlot, Recteur de l'académie de Créteil,
4, rue Georges Enesco, 94 010 Créteil Cédex
s/c
proviseure du Lycée Alfred Nobel
Objet : Faits de violences Lycée Alfred Nobel
Nous, enseignants du lycée Alfred Nobel voulons dénoncer les faits de violence que nous avons subis ce matin par
l'Équipe Mobile de Sécurité du rectorat. Nous demandons depuis le 3 février une audience pour contester la baisse des
moyens alloués au lycée et n'ayant aucune réponse, nous avons décidé de faire une action de grève afin d'exiger cette
audience. Nous sommes arrivés devant le lycée à 7h avec des pancartes en carton et nous avons été accueillis par l'équipe
mobile du rectorat demandée par notre proviseure en renfort. Dès notre arrivée devant le lycée, l'EMS a instauré un rapport
de force verbal et physique, n'hésitant pas à nous repousser violemment. Ils ont immédiatement dit qu'ils n'étaient pas là
pour dialoguer, ni pour parler avec nous, juste pour faire ce qu'on leur demandait et qu'ils iraient au bout. Les trois puis
quatre employés de l'EMS nous ont violemment molestés allant même jusqu'à blesser l'une de nos collègues et donner
volontairement au passage des coups de coude dans le ventre et le dos. Par la suite, nous avons assisté à des échanges
irrespectueux, misogynes et violents. Ils nous ont immédiatement tutoyés, répétant sans cesse : « Toi me parle pas, parle
pas avec moi, parle pas je t'ai dit », « T'es enceinte, ben justement je te conseille de pas rester là toi » mots accompagnés
de gestes intimidants de la tête. Ils ont systématiquement refusé de parler aux professeures femmes en répétant : « Je parle
pas avec elle, tais-toi, je parle qu'avec lui », « Toi je te parle pas gamine », « Mets un masque, je te parle pas, t'as le covid ».
Ils ont également menti aux élèves en disant que nous faisions grève : « pour l'argent et qu'on aimait uniquement l'argent »
allant jusqu'à se faire passer pour des professeurs d'EPS et demandant aux élèves d'entrer en cours en leur disant qu'ils
étaient notés absents. Ils ont donc fait entrer en dehors des heures d'ouverture des élèves sans même s'assurer qu'ils étaient
du lycée. Par la suite, ils sont également venus nous dire que c'était de notre faute si nos élèves se prenaient des coups de
flashballs par la police, que « nous étions des chialeuses et des guignols» et que nous étions responsables si la situation
s'envenimait avec la police. Ils nous ont filmés à maintes reprises en disant : « ils sont beaux les professeurs qui ne font
rien, allez au travail ! » répétant également que s'ils nous croisaient dans la rue, cela se passerait autrement. Nous sommes
donc scandalisés par le choix du rectorat qui a préféré envoyer une délégation violente et irresponsable plutôt que de nous
accorder une audience.
Les enseignants et enseignantes mobilisé.e.s du Lycée Alfred Nobel
Communiqué des profs en lutte du Lycée Alfred Nobel. AEMSAB

Le personnel enseignant du lycée polyvalent Alfred Nobel dans le 93 s’est mobilisé à l’annonce de la suppression de 75 heures d’enseignement prévue à la rentrée prochaine. Face à la surdité du rectorat qui refuse de les recevoir, iels ont décidé de tenir un piquet de grève dès le lundi 13 février devant leur établissement. C’est là que la proviseure décide de faire appel à l’EMS contre son propre personnel.

L’EMS ? Qu’est-ce donc ? Les Emmerdeurs Militarisés Sadiques ? Non l’Equipe Mobile de Sécurité du rectorat ! Ces équipes ont été créées en 2010 pour intervenir à la demande du rectorat et/ou des personnels de direction dans le but de « sanctuariser les écoles » et de répondre aux « situations de violence » dans les établissements scolaires.

Mais la violence ce sont eux qui la créent : d’abord en dégradant le service public d’éducation, ensuite en réprimant toute contestation.
Chiens de garde de la hiérarchie de l’Éducation Nationale, ils s’étaient déjà illustrés dans la répression des élèves et personnels qui s’opposaient au bac Blanquer. Ces aspirants flics frustrés se permettent aujourd’hui, en toute impunité – et dans un cadre légal flou- de mettre la pression aux élèves par des mensonges, de frapper et de proférer des insultes misogynes contre des professeures en grève. Dans le contexte de criminalisation des luttes et de forte répression, on ne peut que dénoncer ses pratiques brutales et autoritaires perpétrées au nom de la « sécurité ».