Audition de l’IGPN et de l’IGGN sur Sainte-Soline : tout est faux dans ce témoignage
Via Les Soulèvements de la Terre
« 1⃣ Sur l’entrave au SAMU par les gendarmes
Ce qui n’a pas été filmé n’existerait pas selon l’IGGN, quelle drôle de manière de mener l’enquête.
Pourtant des preuves accablantes prouvent bien que le SAMU a été effectivement bloqué par les gendarmes le 25 mars […]
À 13h47, nous apprenons en direct que plusieurs personnes étaient grièvement blessées, certaines en urgence vitale. Témoignage d’une médecin qui a pris en charge Serge, alors qu’il tombait dans le coma.
Cet horaire est corroboré par l’enquête vidéo de Libé qui atteste que Serge a été blessé à 13h45, certainement par un tir tendu de grenade lacrymogène (pratique interdite car potentiellement létale Source (voir à 2 min 34)
5 minutes plus tard, à 14h02, nous apprenons par des manifestant•es sur place que le SAMU est bloqué par la gendarmerie.
Les affrontements cessent et la zone redevient calme à partir de 14h08.
Cette version est corroborée par le rapport de la LDH (p. 66-70), mais aussi par les images en direct de BFMTV où la situation se calme dès 14h02 où on voit les manifestants s’éloigner (direct jusqu’à 14h20)
Le rapport du directeur général de la gendarmerie note quant à lui un retour au calme à 14h20.
Si on s’en tient à la version des autorités, la zone était donc calme à ce moment-là. Source : https://www.mediapart.fr/journal/france/290323/serge-d-grievement-blesse-sainte-soline-le-recit-d-une-faillite-des-autorites
A noter que Serge a été déplacé dans une zone éloignée des affrontements et accessible.
Ce déplacement fait suite aux abondants tirs de grenades du PM2I (quads) à 13h54 sur la première zone dédiée aux blessés.
Le PM2I a d’ailleurs tiré sur des élu-es avec leurs écharpes tricolores protégeant les blessé-es sur une autre zone, dont certain-es grièvement comme Mika et Alix.
Le premier appel au SAMU concernant Serge est passé à 13h48 (Rapport LDH, Annexes B, p. 152-158).
Plusieurs appels au SAMU concernant Serge sont ensuite passés entre 13h48 et 14h55.
Le dernier appel de 14h55 est enregistré en présence de l’avocate de la LDH, il a été ensuite diffusé dans LeMonde et Mediapart.
L’opérateur dit qu’il a ordre de la gendarmerie ne pas envoyer de secours à cause des tensions sur place.
Source : https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/03/28/sainte-soline-l-enregistrement-qui-prouve-que-le-samu-n-a-pas-eu-le-droit-d-intervenir_6167340_3244.html
Informé-es de cette situation de blocage persistante, à 15h08, nous tweetons.
Nous n’étions pas certain-es de la durée depuis laquelle Serge avait été blessé : en réalité, cela faisait 1 heure et 23 minutes.
L’ambulance du SMUR arrive finalement à 15h05.
L’ambulance des pompiers, toujours bloquées par la gendarmerie est finalement libérée sous la pression des manifestants, elle arrive à 15h15 (p. 155).
À cause de l’entrave des gendarmes, le SMUR a donc pris en charge Serge 1h40 après sa blessure et l’hélicoptère du SAMU a décollé à 17h10 (3h40 après sa blessure) pour une prise en charge au CHU de Poitiers entre 17h15 et 17h20.
2⃣ Sur les drones
La LDH ne disposait pas de drones, ni les manifestant-es d’ailleurs. Les seuls drone présents étaient ceux des journalistes et vidéastes, notamment Joanie Lemercier, dont les images ont été très utiles pour faire la lumière sur les #ViolencesPolicieres.
3⃣ Sur l’indication donnée de « ne pas aller voir les secours sur place »
Il s’agit de ce flyer écrit pas la base arrière de l’action.
Ce flyer ne fait en aucun cas mention de « ne pas aller voir les secours sur place », il préconise de « se rendre dans un hôpital éloigné du lieu de l’action » DANS LA MESURE DU POSSIBLE.
Ce conseil fait suite à des cas répétés de collaboration entre le personnel médical et les gendarmes, les autorisant à venir interroger les manifestants blessé-es dans leur chambre, à voler leurs affaires pour récolter des preuves, voire à les arrêter dans leur chambre.
Ça a été le cas suite à la première manifestation à #SainteSoline où un manifestant blessé à la tête par un LBD a été arrêté dans sa chambre et placé en GAV alors qu’il avait un hématome intra-cranien et venait de passer une semain en neurochirurgie au CHU de Poitiers.
Ça a été de nouveau le cas lors de la manifestation du 25 mars , où le procureur a fait saisir les affaires des blessé-es graves.
Sources :
– Saint-Soline 1 :
– Sainte-Soline 2 : https://t.co/dwK81ZWkjB https://t.co/8Kp78PWkE2
4⃣ Sur les « déplacements » des blessé•es graves
Comme nous l’avons dit plus haut, les deux déplacements de Serge (de quelques dizaines de mètres, toujours sur la même route accessible et hors zones de tensions) font suite aux assauts du PM2I (quads) sur les zones des blessé-es.
Le deuxième blessé grave (Mika) a dû être transporté insconscient devant l’église de Sainte-Soline où selon le SAMU une « ambulance attendait » car elle ne pouvait pas accéder à la zone (calme, on le rappelle). À l’arrivée de Mika devant l’église, il n’y avait aucune ambulance.
❌ Tout est donc FAUX dans cette déclaration de l’IGGN en commission d’enquête parlementaire, que cela soit sur : l’entrave au SAMU par la gendarmerie, l’usage de drones, le flyer ou le déplacements de blessé-es.