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✊ Action contre la vie chère : auto-réduction au Carrefour de Gratte-Ciel

Nous relayons le communiqué du Comité de Lutte de Lyon suite à l’action d’auto-réduction menée ce 10 mai.

Banderole affichée sur une vitrine à l'intérieur du Carrefour Gratte-Ciel à Lyon : "Auto-défense populaire contre la vie chère !"
Plusieurs caddies sont remplis de denrées.
Crédit photos : Comité de Lutte de Lyon

« Nous, syndicalistes, militant·es, étudiant·es, précaires, chômeur·euses avons mené, ce mercredi 10 mai, une action d’auto-réduction au Carrefour de Gratte-Ciel. Dans le cadre du mouvement social en cours et de la hausse généralisée des prix, cette action a pour objectif de lutter contre la réforme des retraites et l’inflation galopante. L’auto-réduction consiste à s’approprier collectivement des biens de première nécessité pour les redistribuer ensuite solidairement. 

Des caddies ont été remplis de produits alimentaires et hygiéniques et les caisses ont été bloquées afin d’entamer une négociation avec la direction du magasin : il ne dépendait que de Carrefour de nous laisser sortir avec la marchandise !

Après une heure de blocage des caisses dans une ambiance bon enfant, et malgré le soutien de beaucoup de client·es sur place, la négociation a tourné court : le directeur, en bon patron, a préféré avoir recours aux forces de l’ordre plutôt que de nous laisser partir ne serait-ce qu’avec un paquet de pâtes ! Encore une fois, la grande distribution s’est illustrée par son inhumanité et par son opposition à toutes formes de solidarité qui n’engrangent pas de profit. Honte au groupe Carrefour et à sa direction.

Le mouvement social contre la réforme des retraites s’inscrit indéniablement dans un contexte plus général de casse sociale de la part du gouvernement macroniste (loi Kasbarian-Bergé dite loi anti-squat, réforme de l’assurance chômage, expérimentation sur le RSA, loi Darmanin sur l’immigration). De plus en plus de personnes sont touchées par la précarité, peinent à payer leur loyer, leurs factures d’eau et d’électricité et subissent l’inflation de plein fouet. Les produits alimentaires connaissent une inflation à la hausse de 15%.

Pendant ce temps là, les grandes enseignes de l’alimentation font toujours plus de profit. Carrefour annonçait en février dernier avoir réalisé un chiffre d’affaire de 90.8 milliards d’euros en 2022, soit une hausse de 8.5 milliards par rapport aux années précédentes. L’inflation est en réalité directement liée à l’augmentation des marges de profit du groupe.

Ces profits sont réalisés à la solde des conditions de travail des employé·es, premier·es de cordée pendant la crise du covid, aujourd’hui oublié·es de l’augmentation salariale. En effet, depuis plusieurs mois, les employé·es de nombreux magasins se mobilisent pour dénoncer les conditions de travail. Des salariés·e de l’hypermarché Carrefour de Sainte-Clotilde à la Réunion sont en grève illimitée depuis le 21 avril pour protester contre des revalorisations salariales insatisfaisantes dans le cadre des NAO (Négociations Annuelles Obligatoires). Il y a quelques mois, des salarié·es de l’hypermarché Petite-Forêt et du Monoprix Picpus à Paris dénonçaient des conditions de travail de plus en plus pénibles en caisse et en magasin entrainant une hausse des arrêts maladies, des démissions ou des abondons de poste.

Face à ces mobilisations, la direction a pour seule réponse la répression, et assigne en justice les grévistes et les actions solidaires pour exiger des amendes et criminaliser les mobilisations. Notons d’ailleurs, que ce secteur est largement féminisé, 90% des postes d’encaissement sont occupés par des femmes dont une grande partie en temps partiel, précarisant toujours plus les femmes ou minorité de genre. Ces profits sont aussi réalisés au détriment des producteur·ices soumis·e.s aux lois du marché de l’agro-alimentaire.

Tout cela avec la complicité du gouvernement qui ne met rien en place pour lutter contre la hausse des prix et la précarisation des ménages. A titre d’exemple, le gouvernement promettait un panier anti-inflation permettant de bloquer les prix de certaines denrées de première nécessité. Mais, les négociations ayant échoué, chaque enseigne fait aujourd’hui la promotion de ses propres produits, argument marketing plus qu’un réel gel des prix.

C’est dans ce contexte que notre action :
–  s’oppose à la la vie chère et à l’inflation et dénonce les superprofits des grandes enseignes de l’alimentation 
–  exige le retrait immédiat de la réforme des retraites
–  revendique un droit inconditionnel à l’alimentation 
– se solidarise avec les luttes des salarié·es des magasins qui subissent des conditions de travail pénibles
– exige l’arrêt des poursuites contre les deux personnes inculpées à la suite de l’auto-réduction du Carrefour National à Paris du 30 janvier 2021.

💥 Pour une solidarité offensive ! »

Carrefour nous rackette, on riposte ! 🔥
Que vivent les auto-réductions et la solidarité active ! ❤️