Cachez cette sanction que je ne saurais voir
Si le ministre Pap Ndiaye est bien plus discret que son prédécesseur, il semble tout aussi rompu aux méthodes de management autoritaires et violentes. Il partage avec le ministre sortant une surdité sélective : il s’est bien gardé de répondre aux sollicitations des personnels et des syndicats qui ont dénoncé le régime de répression syndicale qui s’est abattu sur Kai Terada, professeur au lycée Joliot-Curie dans le 92 en cette rentrée.
Qu’attendre d’autre de ce personnage qui lorsqu’il était Directeur Général du Palais de la Porte Dorée avait choisi de maintenir la suppression du poste d’un délégué syndical trop prompt à dénoncer le mauvais traitement du personnel d’entretien de ce musée de l’immigration ?
Mais revenons sur les faits : Kai Terada, professeur et représentant syndical a été suspendu de ses fonctions depuis la rentrée par la rectrice de Versailles, Charline Avenel, co-énarque de Macron. Bien qu’aucune faute de nature à motiver l’ouverture d’une procédure disciplinaire n’ait pu lui être imputée (ce qui fait qu’il n’a pas pu se défendre puisqu’il n’y a pas de fait précis qui lui soit reproché), le professeur militant se voit muté le 23 septembre « dans l’intérêt du service » en raison de sa « participation active en dehors des instances du dialogue social de l’établissement ainsi que l’exercice normal d’une activité syndicale à la dégradation du climat scolaire au sein de la communauté scolaire» précise la rectrice dans son arrêté.
Suite à la mobilisation contre cette sanction arbitraire et inédite, la fidèle rectrice de Versailles a tenté de faire croire par un communiqué mensonger, que Pap Ndiaye était intervenu en faveur de Kai en levant la suspension. Mais pas du tout, c’est sa mutation d’office, toujours sans motif officiel si ce n’est l’ire que sa mobilisation contre la casse du service public d’éducation suscite chez ses fossoyeurs, qui met automatiquement fin à la suspension. Par ailleurs, on apprend que la rectrice décidément bien acharnée a décidé de placer le lycée dans lequel exerce Kai sous la tutelle du rectorat, ce qui signifie qu’aucune décision ne peut plus être prise par l’équipe de l’établissement.
Il s’agit dans cette affaire d’envoyer des signaux à tou-tes les enseignant-es, et au-delà, à tous les fonctionnaires qui oseraient contester, revendiquer, dans un cadre syndical ou pas.
La mobilisation est forte. Nous apportons tout notre soutien à Kai ainsi qu’à l’ensemble de ses collègues qui sont en grande souffrance après cette incompréhensible sanction qui, selon la rectrice, n’en serait pas une.
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