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Le danger central, c’est la fascisation de l’État

Au salutaire mouvement social de ce printemps semble répondre une nouvelle et effrayante poussée de « fascisation » de la vie politique française. Décryptage avec le sociologue Ugo Palheta.

Illustration de Mickomix. 
Macron est derrière Marine Lepen, il lui tient les épaules et par une paille aux couleurs bleu-blanc-rouge aspire son cerveau.
Crédit : Mickomix

Le sociologue Ugo Palheta analyse les évolutions d’un fascisme – ou néofascisme – qui ne cesse de se renforcer, en France notamment.

Pour lui, tous les éléments d’un moment historique de fascisation sont présents. Non seulement Macron mène une politique qui rapproche l’extrême-droite du pouvoir mais en plus « manifestement, la volonté d’infliger une défaite historique aux mouvements sociaux apparaît plus importante pour Macron et consorts que celle de forger du consentement dans la population. Ils veulent passer coûte que coûte et ils comptent sur la généralisation du désespoir pour continuer à gouverner par la suite. Mais le parti du désespoir – ou de la rage impuissante – c’est précisément le fascisme. »

La fascisation se traduit par une préparation à un État policier détruisant toute forme de contre-pouvoir et s’appuyant sur une idéologie spécifique, celle de la régénération par purification qui prétend faire renaître la nation ou la civilisation en l’épurant des éléments “allogènes” (étrangers, minorités) et des “traîtres” (la gauche dans toutes ses composantes).

La concentration du pouvoir dans l’exécutif, les lois liberticides accroissant l’arbitraire d’État, la militarisation de la police, la répression policière et judiciaire jamais vue depuis des décennies sont les signes d’une politique qui participe activement à cette fascisation. 

La montée en puissance des groupuscules néonazis rappelle que « le danger central aujourd’hui, du point de vue de la lutte antifasciste, c’est la fascisation de l’État et la conquête du pouvoir politique par le FN/RN ».

Il est urgent de renforcer notre capacité collective d’autodéfense, à la fois contre une police largement fascisée et contre l’extrême-droite de rue, et de construire des solidarités concrètes, de faire de la politique (au bon sens du terme) partout. Le développement des médias et les débats publics sont également importants. 
Nous devons construire une force d’attraction politique radicale et unitaire et ouvrir une brèche dans ce système d’exploitation et d’oppression. 

Source : CQFD