| | |

🏥 Billet d’humeur de la semaine de Christophe Prudhomme 🏥

Photo d'un soignant vu de dos, sur sa blou.se il est écrit "SOS Hôpital en détresse"
Crédit : inconnu

« Fermé la nuit

L’étĂ© dernier le prĂ©cĂ©dent ministre de la SantĂ©, F. Braun, avait dans un premier temps niĂ© la fermeture de services d’urgences puis avait parlĂ© de mesures exceptionnelles en instaurant l’appel prĂ©alable au centre 15 pour pouvoir avoir accès aux urgences. 

Dans une situation de tension majeure, sans Ă©tat d’âme, il a appliquĂ© de manière brutale la rĂ©gulation de l’intĂ©rim mĂ©dical sans prendre de mesures de compensation afin d’éviter des situations de rupture dans les hĂ´pitaux dĂ©jĂ  fragilisĂ©s par le manque de mĂ©decins titulaires obligeant Ă  un recours massif aux intĂ©rimaires. 

Cette annĂ©e, la situation est encore plus dĂ©gradĂ©e et il n’est plus possible de poursuivre le discours de dĂ©ni sur l’absence de fermeture de très nombreux services certaines nuits, pour quelques jours, voire plus, et ce qui est encore plus grave dans les zones touristiques oĂą la frĂ©quentation augmente fortement pendant les vacances. 

Un nouveau ministre a Ă©tĂ© nommĂ© et il reconnaĂ®t enfin les difficultĂ©s. Cependant, après ses premières dĂ©clarations lors de sa prise de fonction, il a disparu des radars sans aucune prise de dĂ©cision pour essayer de rĂ©pondre aux alertes multiples, notamment dans le secteur de la psychiatrie confrontĂ© Ă  une fermeture massive de lits par manque de personnel.  

Mais visiblement, le ministre ne restait pas inactif auprès de ses services car une dĂ©pĂŞche nous apprend voici quelques jours que des projets de dĂ©crets sont en cours de finalisation  pour acter dĂ©finitivement une organisation dĂ©gradĂ©e des services d’urgences sur l’ensemble du territoire. Il s’agit de valider la crĂ©ation d’antennes de mĂ©decine d’urgence qui ne seront plus ouvertes 24 h sur 24. Pour ĂŞtre plus clair, elles seront en fait fermĂ©es la nuit. Cette rĂ©organisation est un non-sens en termes de santĂ© publique car le propre des urgences est qu’elles ne sont pas programmables et faire reposer la nuit la prise en charge des patients uniquement par les SMUR est une aberration. 

D’une part, ces unitĂ©s du SAMU fonctionnent Ă©galement dans de nombreux dĂ©partements en mode dĂ©gradĂ© avec de  nombreuses unitĂ©s qui ferment de manière brutale par manque de mĂ©decins, comme cela a Ă©tĂ© le cas rĂ©cemment en Mayenne ou en VendĂ©e, ou qui sont remplacĂ©s par des Ă©quipes infirmières. 

Tous les urgentistes savent que dans de nombreux cas, un retard de prise en charge peut avoir des consĂ©quences catastrophiques. Cela va ĂŞtre le cas avec la mise ne place de cette organisation, ce qui se traduira statistiquement par une augmentation de ce qu’on appelle pudiquement des « morts Ă©vitables ». Cette politique est meurtrière et est inacceptable. 

En effet, comment expliquer que les plages d’ouverture des commerces, notamment alimentaires, ne cessent de s’élargir, ce qui les rendra bientôt plus accessibles que des services essentiels comme les services d’urgence. L’explication me paraît évidente quand on examine les choix idéologiques d’E. Macron : ce qui prime c’est le marché et non les services publics essentiels. En résumé, c’est le choix de l’argent contre la vie. Il est urgent de se lever pour refuser ce choix de société mortifère. »

#HostoKO
#DuFricPourLHopitalPublic