🏔 Les gardiens des glaces 🦙
#Pérou | Les gardiens des glaces À 5000m d’altitude, les communautés autochtones quechuas, qui vivent de l’élevage d’alpagas, s’organisent pour faire face au dérèglement climatique et à la fonte du glacier Quelccaya.
Source et crédit photos : @Ojo_Publico
Les hauts sommets des Andes sont des lieux riches en glaciers, en biodiversité et en traditions ancestrales. 99% des glaciers tropicaux du monde se trouvent dans les Andes, le plus grand est le Quelccaya, au sud du Pérou, d’une surface de 40 km2.
En 40 ans, la surface de sa calotte glacière a diminuĂ© d’environ 46%. Il est susceptible de disparaĂ®tre au cours du 21ème siècle. La lagune blanche qui se forme par la fonte du glacier secondaire Qorikalis est emblĂ©matique de la catastrophe en cours. Juillet 1978 / Juillet 2011
Des rivières s’Ă©coulent du Quelccaya dans toutes les directions, elles alimentent la rĂ©gion de Cusco en eau, des centrales hydroĂ©lectriques et les rivières Urubamba et Inambari qui continuent leur route en Amazonie. Certains cours d’eau ont Ă©tĂ© creusĂ©s Ă l’époque des Incas.
Aux alentours du glacier, un haut plateau au climat sec (puna) parsemĂ© de tourbières (befodal) qui retiennent l’humiditĂ© Ă la manière des oasis dans les dĂ©serts, et oĂą les alpagas peuvent pâturer.
Avant les annĂ©es 1980, les bergers voyageaient pendant des semaines jusqu’Ă l’Amazonie pour Ă©changer des fibres et de la viande d’alpaga contre des pommes de terre, des fruits et des feuilles de coca. Les motos, les camionnettes et les bus ont fait disparaĂ®tre cette tradition.
Les bergers commercent désormais dans les villes de Cusco (3400m) ou Puno (3800m). Mais à cause du dérèglement climatique, les alpagas meurent des sécheresses qui s’allongent et s’accentuent. Les jeunes désertent les hauts plateaux et migrent vers les villes en quête de travail.
Don Salomé Huillca est peut être l’un des derniers bergers des hauts plateaux. À Phinaya, le dépeuplement suscite des inquiétudes, car il ouvre le terrain aux industries minières et menace le lien ancestral qui s’est établi entre les bergers, les alpagas et la montagne.
Les pluies, qui devraient commencer en aoĂ»t, arrivent Ă la mi-dĂ©cembre, les pâturages sont assĂ©chĂ©s sur de longues pĂ©riodes, et les habitants restent parfois plusieurs jours sans eau ou presque. Sur les 10 sources dont disposait Don SalomĂ©, il n’en reste que quelques-unes.
Depuis quelques années, Don Salomé stocke l’eau dans des trous appelés qochas en quechua. Grâce à ces réserves, ses alpagas ont survécu au manque de pluies en 2021 et en 2022, alors que d’autres éleveurs ont subi des pertes importantes.
Don Salomé se tourne également vers le tourisme espérant ainsi retenir quelques jeunes dans les hauteurs. Lui et son épouse ont construit 2 chambres d’hôtes. Leur fille a tissé les couvertures en alpaga depuis Arequipa où elle étudie la médecine.
Les 200 familles de la communauté de Phinaya savent que l’avenir est incertain sur ce territoire à risque de désertification. Mais si les glaciers disparaissent comme prévu, c’est tout le continent qui risque de subir un manque d’eau dévastateur.
Source : https://ojo-publico.com/4494/el-pacto-milenario-los-guardianes-del-hielo-el-cusco