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L’autoréduction, une pratique de solidarité offensive, vitale pour la population 💛

Au Printemps du Care, nous pensons que l’autoréduction est une pratique collective militante qu’il est important de toujours défendre, et aujourd’hui plus que jamais. C’est une pratique de solidarité forte et vitale pour toute population écrasée par le coût de la vie et l’impossibilité à la rendre digne. Agir ensemble c’est lutter contre l’individualisation de ce monde et la violence de l’impuissance qu’il nous impose.

Face aux profits criminels de ceux qui s’enrichissent sur le dos des précaires, refuser de payer son loyer, ses factures d’électricité ou de gaz ou encore aller chercher de quoi se nourrir et prendre soin de soi, c’est une réponse humaine et juste. 

Permettre à une enseigne telle que le groupe Carrefour de poursuivre en justice des précaires pour une action de solidarité offensive en temps de crise, c’est le signe que la justice dans ce pays – et ailleurs- est à la solde du grand capital. 

Nous dénonçons la criminalisation des pratiques de solidarité qui sont les nôtres et nous sont chères.

Nous vous invitons à participer à la semaine d’action qui commence demain contre Carrefour et en défense de l’autoréduction. Cette semaine, du 28 novembre au 4 décembre, mettre la pression sur Carrefour et dénoncer leur profits faramineux et la condamnation de deux précaires c’est leur rappeler que nous sommes là, que nous ne lâcherons pas tant qu’ils n’auront pas reculé. 

Et pour celles et ceux qui ne l’ont pas encore vue, voici la vidéo de l’autoréduction concernée par la plainte de Carrefour : 

Entretien avec une des participantes à cette autoréduction :

    « On était en janvier 2021, on venait de passer une année de confinements et de couvre-feux successifs. Une grande partie de la population s’était retrouvée soit sans travail du jour au lendemain, soit sans lieu ressource (alimentation, hygiène, soin, hébergement…) car bon nombre de structures avait fermé. Les associations caritatives étaient également absentes, plus personne ne faisait de maraudes, bref une grande partie de la population s’est retrouvée non seulement seule mais surtout isolée et démunie. Du coup ce qui s’est passé, et c’est le cas partout dans le monde, face au même type de constat, c’est que de nombreux collectifs ont émergé dans les quartiers et des démarches similaires se sont mises en place: des points de collecte de produits alimentaires et d’hygiène, des récups par ci par là, des redistributions, des cantines populaires, des maraudes, des ateliers de fabrication de masques en tissu et de transmission du savoir pour agrandir les équipes de confection, des momens de distribution de masques et de gel hydroalcoolique devant les entrées de métro pour celles et ceux en première ligne qui, loin du télétravail, n’avaient pas d’autre choix que de prendre les transports sans masque et sans gel et d’aller travailler…. Bref toutes les initiatives imaginables pour répondre à nos besoins les plus essentiels.

Alors, lorsque peu à peu les gens ont commencé le chemin du « retour à l’anormal », les dons ont commencé à se faire rares, des supermarchés devant lesquels nous ne faisions pas de collectes ont commencé à nous « réclamer » (et oui, eux aussi voulaient augmenter leurs profits sur le dos de la pandémie). Là avec tous les copains et les copines on s’est dit qu’en fait ça suffisait d’aller quémander de la solidarité devant les supermarchés et qu’il fallait qu’on aille se servir directement là où les profits avaient explosé pendant la crise, là où le personnel n’avait pas été protégé, voire même était décédé du Covid : chez Carrefour. Ça a été un choix assez simple, et on a fait attention de ne pas aller dans un magasin franchisé mais dans une succursale directe du grand groupe pour les faire payer.

Donc voilà, on s’est retrouvé.es à une soixantaine de militant.es à déployer des banderoles, expliquer l’action, remplir les caddies et bloquer les caisses avec. Une heure de négociation environ plus tard et on était dehors avec plein de produits de première nécessité, alimentaires et d’hygiène (pâtes, riz, huile, lait, conserves, couches, lait pour bébé, serviettes hygiéniques etc). Le souci, c’est que la police a contrôlé deux camarades qui ont été désignés comme responsables de cette action, pourtant collective, et ont été condamné.es à verser plus de 38.000 euros au groupe Carrefour. Bien entendu iels ne comptent pas verser un seul centime à ce géant de la grande distribution (+ 40% de bénéf, soit 1.000.000.000 euros de bénéfices pour 2021). 

On a lancé une deuxième semaine d’action qui va démarrer demain et se poursuivre jusqu’à dimanche, pour que partout les gens à titre individuel, à plusieurs ou en collectif, puissent organiser des actions, même minimes, pour que ce soutien remonte à la direction et espérer ainsi que s’ouvre la possibilité d’une relaxe en appel pour les camarades et qu’elle fasse jurisprudence pour les autoréducs à venir ! »

Pour participer à la semaine d’actions et soutenir les camarades inculpé·es

👉 Rejoignez les rendez-vous publics en région parisienne pour des tractages festifs :
📍 lundi 28 novembre à 18h devant le Carrefour de Porte de Montreuil, sur le parvis côté rue de Paris
📍lundi 28 novembre à 19h devant le Carrefour au croisement du boulevard Vincent Auriol et de la rue Nationale (métro Nationale) 
📍mercredi 30 novembre à 18h devant le Carrefour de Porte de Montreuil, sur le parvis côté rue de Paris.
👉 Organisez des actions de votre choix depuis chez vous. Envoyez vos photos, vidéos, communiqués ou autres traces de ces actions par email à contact14octobre@riseup.net ou sur Twitter @RetireCarouf 
👉 Retrouvez le matériel et plus d’infos sur : https://carrefourretiretaplainte.noblogs.org

#CarrefourRetireTaPlainte
#OnPayePas
#DontPay
#AutoReductions
#Solidarite

Texte de Carrefour retire ta plainte : "Pour les autoréductions et contre Carrefour : semaine d'action, acte 2, du 28 novembre au 4 décembre.
Suite du texte de Carrefour retire ta plainte concernant la semaine d'action du 28 novembre au 4 décembre 2022.
Crédit : Carrefour retire ta plainte