L’État poursuit sa guerre contre les pauvres
Depuis 10 ans, le quartier de Stalingrad à Paris subit diverses formes de répression, visant particulièrement les publics les plus précaires (destruction de campement, violences policières, etc.). De nombreuses associations et des citoyen·nes y pallient les manquements de l’État en distribuant de la nourriture et des produits d’hygiène.
Mettant en avant, d’un côté, les « nuisances » et le trouble à l’ordre public générés par l’afflux de personnes venant chercher ces biens de première nécessité et, de l’autre, l’existence d’une offre sociale qu’elle prétend cyniquement suffisante, la Préfecture de Paris a interdit la distribution alimentaire dans ce quartier du 10 octobre au 10 novembre. (1) Le jour de la Journée Internationale de lutte contre le sans-abrisme….
500 personnes sont concernées par cette décision immonde, laissées pour compte dans la rue, la précarité et la faim.
Or, toutes associations intervenant auprès de publics précaires dressent le même constat implacable : les besoins d’aide alimentaire explosent (2) et la pauvreté (3) et le mal-logement (4) s’aggravent.
C’est pourquoi plusieurs associations (la Fondation Abbé Pierre, la LDH, Utopie 56, Emmaüs, le Gisti, Paris ‘exil, Solidarité Wilson) ont déposé un recours collectif contre cet arrêté préfectoral le 16 octobre (5). « Rien, dans un contexte où 3,5 millions de personnes ne mangent pas à leur faim en France, ne peut justifier une telle interdiction. » (6)
Le tribunal administratif a finalement statué ce mardi 17 octobre, soit plus d’une semaine après l’interdiction: les troubles à l’ordre public n’étant pas démontrés, et la mesure d’nterdiction générant une situation d’urgence, l’arrêté est donc suspendu.
Nous affirmons notre solidarité et notre soutien à l’ensemble des collectifs effectuant des maraudes et des distributions alimentaires et aux personnes qu’ils viennent ainsi soutenir.
Par ailleurs nous nous inquiétons de cette envie de faire place nette en plein centre de Paris à 9 mois du lancement des JO2024. Nous dénonçons le cynisme et l’hypocrisie de la ville de Paris qui veut faire taire et cacher la misère plutôt que d’affronter la réalité des affres du système capitaliste dont elle veut se faire la vitrine.