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Lettre ouverte d’un patient au Service des relations avec les usagers du Centre hospitalier d’Amilly

Dessin ou l'on voit un monsieur le dos courbé face à un pupitre avec des trois smiley, rouge jaune et vert. Une pancarte au-dessus : "Que pensez-vous de nos nouveaux services publics ?"
Autour de lui se trouvent des bâtiments représentants l'école, l'hôpital et sur chaque porte sont clouées des planches ou il est marqué : "Fermé".
Crédit : Gros

La destruction de l’hôpital public dégrade la prise en charge des malades et provoque de la souffrance chez les personnels comme chez les patients. Pourtant ce ne sont jamais les véritables responsables de la (des)organisation du travail qui sont pointés du doigt par les enquêtes visant à évaluer la qualité des soins. 

Lettre ouverte d’un patient au Service des relations avec le usagers du Centre hospitalier d’Amilly.

« Cher CHAM,

Suite à ma récente hospitalisation chez toi à Amilly, tu m’as remis un questionnaire : « Votre avis nous intéresse ». Après l’avoir soigneusement lu, j’ai pris la décision de ne pas le remplir pour les raisons suivantes :

En-tête, « CHAM ». Aucune désignation d’une responsabilité, d’une hiérarchie et des questions n’engageant que le comportement du personnel vis-à-vis des patients. 
Qui est ce « quelqu’un » ayant besoin de mon avis ? D’où vient ce document ? Par qui a-t-il été conçu ? Les réponses sont forcément recueillies par quelqu’un ayant une responsabilité. 

Et ces « Nous vous remercions » en début et fin de questionnaire, qui est-ce ? Où se trouve le rôle de la direction et de sa hiérarchie dans ce document, considérant qu’une bonne et saine gestion de leur part ne peut qu’améliorer les conditions de travail de chacune et chacun et se ressentir sur l’accueil dû aux patients.es. 

Car ce n’est que par l’écoute des organisations syndicales et des associations d’usagers, des citoyennes et citoyens que l’on peut développer une bonne politique de qualité d’accueil et de soins.
Qu’en penses-tu, cher CHAM ?

Lors de mon passage chez toi, au dehors, dans la presse, j’ai entendu et lu : fermetures de services et d’hôpitaux, de maternités, suppressions de lits, manque de médecins, intérim, contractuels, médecine libérale, privatisations… et les drames qui s’ensuivent, malheureusement.
Lecteur régulier de la presse, j’y constate l’autosatisfaction de celles et ceux qui dirigent aujourd’hui, en lieux et places de salariés, « notre système de santé ». Pour eux, tout va bien ! 
Et ces dirigeants continuent, en connaissant l’ampleur des dégâts et leurs suites !
Grave, inquiétant et inacceptable !

Comment ces faits de déconstruction délibérée de l’hôpital public peuvent-ils encore exister, alors que les réponses dans les petits carrés du questionnaire sont censés améliorer la qualité de la prise en charge des patients ? Mes réflexions au remplissage de ces petits carrés ? 40 pour le oui et 40 pour le non ? N’est-ce pas dans la fonction publique la même méthode de questionnaire-sondage utilisée dans l’industrie où tout est chiffre d’affaire, marchandise, concurrence, compétitivité et profits. Une dérive totalement contraire au service qui doit être rendu à la population. 

Cette situation me motive encore plus à ne pas remplir cette échelle de 1 à 10 pour évaluer mon séjour et juger des qualités du personnel.

Cher CHAM, je t’écris ce qu’en direct, j’ai ressenti de mon hospitalisation. J’espère que tu comprendras que cela ne peut et ne pourra jamais tenir dans quelques carrés d’un questionnaire.
Maintenant, à toi de transmettre à ….  et de me répondre.
Merci d’avance. 

Jacques « 

Via le collectif de soutien du Centre Hospitalier de l’Agglomération Montargeoise

#DuFricPourLHopitalPublic