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🕊️ L’histoire de Dominique 🕊️ 

« Trois ans après Samuel Paty, un attentat à Arras frappe le monde enseignant. Tandis que les politiciens le transforment en un symbole de leurs combats, souvenons-nous surtout de Dominique pour qui il était. En sa mémoire, voici son histoire. » Remedium

🔎 Toutes les bandes-dessinées de Remedium, « Cas d’école » et « Cas de force majeure », sont consultables sur son blog Mediapart.

Dessin 1 de Remedium composé de 2 parties.
Partie de gauche : dessin de Dominique Bernard, titre  "Cas d'école L'histoire de Dominique." "Agrégé de lettres modernes, Dominique est professeur de français au collège Gambetta à Arras dans le Pas-de-Calais, la ville où il a grandi."

Partie de droite :  dessin où on voit Dominique de dos face à 3 élèves, texte : "A 57 ans, ce père de trois enfants, passionné de Julien Gracq et René Char est perçu comme un enseignant souriant, joyeux, accueillant, selon ses élèves, il arrive à faire aimer le français et les lettres à n'importe qui"
Dessin 2 composé de 2 parties. 
A gauche :dessin d'un homme qu'on voit des épaules aux genoux, portant un couteau dans chaque main. Texte : "Le vendredi 13 octobre 2023, vers 11 heures, un ancien élève de l'établissement de vingt ans se présente devant le collège, un couteau dans chaque main, prêt à frapper."
Partie de droite : dessin de Dominique apeuré, mains en l'air face à l'agresseur dessiné en ombre. Texte : "Dominique tente de le raisonner pour permettre aux nombreux élèves présents de se mettre à l'abri."
Dessin 3 :
Partie de gauche : dessin sur fond rouge où on voit les pieds d'un homme à terre. Texte : "Il est poignardé au niveau de la carotide et meurt peu après".
Partie de droite : "David, un enseignant d'EPS vient à son aide, il est à son tour blessé à la gorge. Le terroriste entre alors dans l'établissement à la recherche d'autres victimes. Il cherche de préférence un professeur d'histoire sur son chemin. Il blesse deux agents qui tentaient de stopper sa marche meurtrière."
Dessin 4 :
Partie de gauche : dessin d'un texte sur un téléphone portable tenu par une main :"Comme il est d'usage désormais, certains élèves ont pour premier réflexe de filmer la scène pour la diffuser sur les réseaux sociaux".
Partie de droite : en filigrane visage du jeune terroriste :"La police intervient rapidement pour interpeller le coupable. On découvre qu'il était sur écoute téléphonique et sous étroite surveillance de la DGSI. Cela ne l'a pas empêché d'agir à sa guise quasiment trois ans après l'assassinat de Samuel. Aucune leçon n'a été tirée."
Dessin 5 :
Partie de gauche : "Alors que le corps de Dominique est encore chaud, le président vient s'assurer que l'établissement sera bien ouvert le lendemain, devant les collègues et les élèves endeuillés et en état de sidération. La boutique doit continuer de tourner quoi qu'il en coûte".
Partie de droite : dessin d'un homme qui ôte un masque présentant un air triste,,l'homme sourit. Texte : "Pour faire passer la pilule, les politiciens peignent leurs plus beaux tremolos, assurant les profs de leur profonde souffrance. Comme la fois d'avant et la fois d'avant et la fois d'avant ..." (écrit de plus en plus petit).
Dessin 6. Même dessin des deux côtés :un prof tenant une craie dans la main, la tête tournée à l'arrière, une cible est dessinée dans son dos. Texte partie de gauche : "Les mêmes qui ont tant désacralisé le métier qu'il n'y a plus aucun frein à considérer les enseignants comme des bestiaux bons à buter".
A droite : "Les mêmes qui enferment contre leur gré les profs dans une position de soldats de la république prétendument menacée, les menant droit à l'abattoir."
Dessin de bougies allumées devant lesquelles sont disposées des étiquettes avec les noms d'Agnès, Samuel, Christine, Jean. Texte : "Comme après Samuel, comme après Agnès, les gens s'émeuvent un temps, on se recueille, on allume des bougies, on dépose des fleurs."
Partie de droite : "Sans doute plus tard donnera-t-on le nom de Dominique à une salle de classe et, avec un peu de chance, à une impasse ou à une école." Dessin d'une inauguration d'une plaque sur une porte.
Partie de gauche : "Enfin, passé le temps de la fausse compassion durant lequel on mettra en place un numéro vert pour leur faire croire qu'ils sont entendus. On reprochera aux profs leur manque de maîtrise du concept de laïcité ou leur manque d'empathie car il faut toujours leur reprocher quelque chose pour justifier de les maintenir la tête sous l'eau, sous-payés et déconsidérés."
Dernier visuel : dessin d'un dossier sur lequel est inscrit "Fonds Marianne", texte "Tout cela pour faire oublier le pognon de dingue détourné par les mêmes sur le cadavre de Samuel Paty."
Partie de gauche : dessin de la plaque portant le nom de Dominique, dévissée d’un côté. Texte : "Et puis plus rien. Rien d’autre que le souvenir de Dominique dans l’esprit de quelques uns. Et cette question lancinante."
Partie de droite : dessin de Dominique, mains dans les poches, yeux fermés. Texte : 
"Qui sera le prochain ?"
Crédit : Remedium