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😳 Protocole Ibiza : il est où le problème ? 😳

Alors que l’intelligentsia politique et ses passeurs de plats médiatiques feignent de ne pas comprendre la polémique autour des vacances de Blanquer, ce billet vise à remettre les points sur les i de Ibiza et les barres sur les T de Tête à claques.

Si Blanquer n’avait pas remis un protocole qui non seulement ne freine en rien les contaminations au sein des établissements et par ricochet au sein des familles, mais en plus pèse sur les élèves, les personnels et les familles dans un contexte de multiplication des infections, personne n’aurait rien à redire à ses vacances.
Le problème c’est qu’une nouvelle fois sa désinvolture témoigne de son impréparation méprisante et du complet abandon de la volonté de construire une stratégie pour sécuriser les écoles. Il décide, entre un mojito et une interview dans un journal payant, d’un protocole inapplicable et inefficace. Il décide, l’intendance suivra.

Et bien non l’intendance ne suit pas, car les personnels sont exsangues, sans remplaçants et contaminés en masse et les élèves condamnés à multiplier des tests trop précoces, pour ne pas avoir à s’isoler, tandis que les records de contaminations sont chaque jour battus.

Le seul leitmotiv de Blanquer, définitivement davantage ministre de l’économie que de l’éducation, c’est l’école doit rester ouverte, quoi qu’il en coûte. L’école est ouverte, mais les classes sont vides. Mais à qui est-ce qu’il en coûte ? Au courageux petit père du peuple qui, lui, travaille 7 jours sur 7 et 24 h/24 depuis le début de la crise ? Si c’est pour ce résultat on lui souhaite de looongues vacances et qu’il nous laisse enfin décider, avec les moyens nécessaires.
C’est à celles et ceux qui sont sur le terrain qu’il en coûte, élèves, personnels, familles. Une nouvelle fois avec l’aide de ses alliés médiatiques le ministre invente un narratif opposant les dangereux enfermistes aux courageux ecoleouvertistes, alors que le débat devrait porter sur les mesures mises en place pour pouvoir laisser, ou pas, les écoles ouvertes.

De plus il a le culot de comparer à la fermeture de plusieurs mois de 2020 une demande de report de quinze jours de la rentrée qui aurait pu permettre de faire le gros dos en limitant les dégâts en attendant que passe la vague.
Ce qui est d’autant plus insupportable, c’est qu’il ose le faire au nom de la lutte contre les inégalités et la précarité. Lui qui a divisé par deux le budget des fonds sociaux dans l’éducation nationale entre 2019 et 2020, supprimé des postes de professeurs et créé les conditions d’une explosion des inégalités scolaires et territoriales avec son nouveau bac, Parcoursup, le renforcement des pratiques de sélection précoce et la réduction des heures des matières académiques en lycée professionnel. Il a également réduit les moyens budgétaires des académies les plus populaires.

Les années Blanquer sont marquées par la précarisation des personnels en terme de salaires et de statuts. C’est comme si Total prétendait défendre l’écologie ou que Marc Dutroux dissertait sur l’épanouissement des enfants.

Du coup on a qu’une chose à lui dire, ou plutôt deux : ta gueule Jean-Michiel, et
rendez-vous dans la rue.