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Quelque chose se durcit.

Photo d'un incendie. Légende "Le monde brûle. Quelque chose se durcit."

L’autoritarisme de Macron fait flamber l’hostilité au vaccin, d’une façon à la fois logique et inquiétante.
Il crée aussi une confusion entre procédé autoritaire et vaccin/soin : des personnes qui étaient hésitant·es mais pas foncièrement en opposition, se sentent tellement coincées, sous contrainte, voient tellement de portes se fermer, de trucs annulés qu’elles deviennent + méfiantes, anti tout. Collectivement, nous nous sommes éloignés de la remise en cause du capitalisme qui détruit le commun, les services publics, la solidarité, en érigeant en dogme l’individualisme et la culture de l’ego, qui exploite a outrance les ressources naturelles et les populations jusqu’à produire des catastrophes, lentement mais sûrement, et c’est affligeant.
Nous avons crié le manque de lits d’hôpital, crié le mensonge d’État concernant la situation de celles et ceux qui soignent, parfois au prix de leur vie. Nous avons crié Bas les masques en mai 2020, alors que, naïvement nous pensions à un cri de ralliement contre les incohérences et manquements graves du gouvernement en place. Nous avons dû changer ce cri de ralliement lorsque nous avons constaté à quel point il induisait en erreur sur notre véritable message. Maintenant que nous parlons de soin, de solidarité, d’écoute, d’auto organisation et d’entraide, nous constatons à quel point ces concepts restent abstraits pour beaucoup.
Nous avons appelé à soutenir les professionnel.les de la santé, qui bien souvent tiennent nos vies entre leurs mains, sans moyens suffisants. Ce message est actuellement inaudible pour beaucoup. Ce qui prime désormais, sont la peur et la méfiance, qui aveuglent et empêchent toute nuance.
Si nous avons toujours crié la folie destructrice du gouvernement Macron, nous n’avons pas perdu tout sens commun concernant les solutions possibles à cette pandémie, et le vaccin en fait partie. Oui nous aurions préféré des lits d’hôpitaux, des moyens alloués à la santé, des recherches sur les traitements possibles. Mais pour autant, nous ne rejetons pas la technologie vaccinale qui a fait ses preuves dans le passé, en provoquant l’extinction de nombreuses maladies.
Quelque chose se durcit.
Tout ceci est difficile à formuler ,car la limite est fine, comme une zone grise où tout vient se mélanger, confusionner. Là on est en pleine phase de réaction, d’émotions, de vécus un peu bruts. Ça peut s’organiser psychiquement pour certain-es, s’apaiser, mais pas pour tout le monde. Il va probablement falloir faire un effort pour bien se rappeler tous les motifs légitimes des gens qui n’avaient pas franchi le pas de la vaccination avant, mais l’ont finalement fait, après mûre réflexion.
Nous avons croisé des zapatistes récemment, venus en visite en Europe. Un peuple qui a expérimenté concrètement la solidarité et la démocratie directe, et nous avons observé l’attitude responsable et autonome qu’ils ont adopté face à la maladie, collectivement. Car oui, ici, c’est le collectif qui prime, pas l’individualisme, symptôme de notre société malade.
L’illusion de se réunir collectivement autour de doléances somme toute individuelles, est frappante.
Le monde va mal, il brûle. La déforestation massive est facteur de pandémies, et celle ci est la 1ere qui nous frappe de plein fouet.
Le monde va mal, il brûle. Il brûle à cause des politiques de profit qui aggravent la misère et pousse les peuples à bout, en les affamant.
Nous devons plus que jamais continuer à exprimer une parole sur les procédés, sur ce même mépris, cette même violence avec lesquels Macron et sa clique nous traitent depuis toujours. L’antithèse du Care.
L’autoritarisme comme signe de leur échec.
Car la division sociale que produit cet autoritarisme révèle la nécessité de lutter du coup pour recréer du lien, par le dialogue, la solidarité concrète.
Soutenir, dire, s’entraider, expliquer, réfléchir ensemble, pour mettre à bas ce système pourri.