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Reprenons nos vies en main ! ✊

Photo où l'on voit un manuel d'éducation civique pour les classes de 5 ème.
Sur un mur dans une rue, on voit la tête de Marianne en fond avec des personnes qui marchent dans la rue, l'un des personnages est monté sur une échelle accolée au mur où se trouve le dessin de Marianne.

Nous relayons le texte écrit par Nicolas Mathieu, écrivain, suite à la polémique qu’a sucité le discours de la cinéaste Justine Triet au Festival de Cannes.

Tout un pan de classe politique est en émoi depuis samedi soir, tous se liguent contre celle qui a osé dire publiquement ce que des milliers de personnes clament dans la rue depuis tant d’années. 

Ces gesticulations bourgeoises ne nous feront pas oublier l’essentiel, ceux qui sont au pouvoir sont inquiets de voir que nous nous tenons debout face à eux.

On se donne rendez-vous le 6 juin dans la rue ✊

Voici le texte de Nicolas Mathieu : 

« On est quand même accablé de voir des ministres s’offusquer qu’une artiste critique un pouvoir, une politique, un gouvernement.

Alors on va rappeler deux trois fondamentaux. 

– Vous n’êtes pas l’État. L’État c’est NOUS, peuple de citoyennes et de citoyens libres qui se gouverne par votre truchement. Vous critiquer ne remet nullement en cause les institutions. 

– Vous ne financez pas le cinéma et la culture. NOUS finançons le ciné et la culture via des dispositifs de solidarité collective dont vous n’êtes que les organisateurs temporaires. La main qui nourrit les artistes n’est pas la vôtre. C’est celle de la communauté nationale. 

– Vous n’êtes pas nos patrons mais les serviteurs du bien public et vous n’avez rien à dire des libertés qui nous appartiennent, que nous avons conquises et que nous exerçons exactement selon notre bon vouloir, parmi lesquelles la liberté de nous exprimer et de vous critiquer. 

– Votre pouvoir NOUS appartient. Nous vous le déléguons de manière temporaire. Il vous oblige et vous rend responsables devant nous. Vous n’êtes pas l’encadrement d’une entreprise qui n’aurait à répondre que devant le Comité exécutif qui le nomme. »