Un temple du capital sur les ruines d’un hôpital
A Marseille, à l’occasion de la manifestation du 1er mai, 200 personnes ont répondu à l’appel de l’Assemblée Générale des personnels de l’éducation (soutenue par la CGT Education, la CNT-SO, le SNUipp-FSU et Sud Education) et occupé l’hôtel Intercontinental, un hôtel 5 étoiles installé dans l’ancien hôpital Hôtel-Dieu.
Cette action symbolique visait à montrer que la question des retraites est un problème plus large de répartition des richesses car l’un des actionnaires de cet hôtel est le fonds de pension Black Rock, conseiller de Macron.
La police a rapidement gazé et viré les manifestantEs, toujours prompte à intervenir lorsqu’il s’agit de défendre les intérêts du capital.
La Mairie de Marseille avait revendu cet hôpital datant du XVIII ème siècle au groupe Axa, associé à Intercontinental, pour y installer en 2013 un hôtel de luxe.
Elle n’est pas la seule municipalité à vendre un patrimoine public au privé puisque l’Hôtel-Dieu de Lyon a également été converti en 2019 en l’hôtel de luxe pour le groupe Intercontinental et qu’un projet de restaurant gastronomique est envisagé dans une partie de l’Hôtel-Dieu parisien.
La symbolique est tristement forte à transformer ces lieux en palais de luxe pour la bourgeoisie puisque, rappelons-le, l’Hôtel-Dieu était d’abord destiné dans les villes à secourir et accueillir les orphelinEs, les indigentEs et les pèlerins, puis ces établissements sont devenus lieux de charité avec une fonction soignante et sociale.
Alors, reprenons ces lieux qui nous appartiennent, privatisés par l’industrie du luxe pour le plaisir de quelques unEs. Ils sont à nous.
Crédit vidéo : Mathilde Ceilles